Arrivée à l'Université...

Je poussais la porte de l'Université. Ca y est, j'y étais ! J'étais vraiment excitée à l'idée de faire des nouvelles rencontres... ! Et puis, il y aurait surement de beaux anglais en cours avec moi ! Ca faisait tellement longtemps que j'attendais ce moment, que maintenant que j'y étais, je ne réalisais pas vraiment.
J'observais les élèves qui discutaient tous dans le hall. Il y avait plusieurs groupes d'élèves, mais contrairement à l'Irlande, tout le monde ici semblait vraiment partagé. Il y avait un groupe de personnes où tout le monde portait des marques, et plus loin, quelques garçons à lunettes semblaient captivées par un devoir d'Histoire. Je trouvais cela vraiment bizarre, car chez moi, tout le monde était "mélangé". Ne sachant pas vraiment vers quel groupe aller, je decidai de me mettre dans un coin en attendant qu'on me parle. Ca me laisserai le temps de consulter mon emploi du temps, que je ne connaissais pas encore.

Comme tous les matins, tous les élèves de l'université se réunissaient dans le hall en attendant la sonnerie qui annoncerait leur première heure de cours de la journée. J'entrai, n'essayant même pas de repérer quelqu'un que je connaissais. Les premières fois où l'on arrivait ici on espérait toujours, mais au bout de quelques semaines on avait fini par comprendre qu'il y avait très peu de chances de croiser un ami dans cette foule d'étudiants. Surtout lorsque l'on ne mesurait qu'un petit mètre 70.
Je me frayai un passage vers mon casier pour y déposer quelques affaires et remarquai une jeune fille que je n'avais jamais vue. Je n'y aurais certainement pas fait attention si elle n'était pas toute seule mais ce détail m'interpella. Dans un élan de sociabilité qui m'étonna moi-même, je lui adressai la parole :

"Hum, salut. Tu es nouvelle ?"

J'étais en train de me demander qui avait bien pu avoir l'idée de me faire commencer par un cours de Maths dès 8 heurs, quand je fus surprise par une voix qui me fit relever brusquement la tête :

" Hum, salut. Tu es nouvelle ? "

Devant moi, une jeune fille brune venait de m'adresser la parole. La fille qui s'adressait à moi avait l'air plutôt sympa, je me decidai donc de lui répondre. ^^

" Euh oui, je m'apelle Lola. Et toi ? "

Je lui répondis en souriant bêtement, toujours sous le choc d'être allée lui parler de mon plein gré.

"Serena."

Je réfléchis une seconde. On m'avait demandé récemment si j'étais d'accord pour partager ma chambre avec quelqu'un et j'avais fini par accepter, décidée à enterrer ma réputation de solitaire. Même si je m'entendais en général mieux avec les garçons, il aurait été hors de question d'avoir un colocataire de sexe masculin. Je préférais ne pas connaître leurs secrets, car c'était bien ce qui me dérangeait souvent chez les filles. J'en étais une donc je les connaissais par cœur. Et c'était sûrement ce qui faisait que j'avais du mal à les supporter. Enfin de toute façon la question ne se posait pas, j'allais forcément vivre le reste de l'année avec une fille. Les nouvelles élèves étaient plutôt rares, peut-être que ce serait Lola ma colocataire...

"Euh... Tu ne serais pas en internat par hasard ?"

La fille devant moi semblait vraiment sympa. Elle était bien habillée et semblait être la parfaite coloc' pour moi. Enfin, je ne la connaissais pas, mais elle me semblait plutôt amusante et gentille. Le fait qu'elle soit venue me parler d'elle même alors que je ne lui avais rien demandé me faisait ressentir pour elle un vrai élan de sympathie.
Puis je me dis aussitôt que cette fille ne voudrait surment pas vivre avec moi [Comprenez => Elle a l'air trop cool et classe à la fois pour traîner avec moi]. Elle n'était peut-être même pas en internat comme moi. Cependant, je me demandait vraiment qui partagerait ma chambre. Puis sa question me supris :

"Euh... Tu ne serais pas en internat par hasard ?"

Je me demandais justement la même chose pour elle. Alors je lui sourit, et pleine d'espoir, je lui répondit :

"Si, si. Et toi ?"

Je poussai un soupir de soulagement. Lola était vraiment sympathique et j'avais eu peur de devoir partager ma chambre avec une garce. C'était une libération d'être enfin presque sûre que j'allais bien m'entendre avec ma colocataire. Je lui dis, toujours d'aussi bonne humeur :

"Moi aussi ! Je crois que je peux déjà te montrer le chemin vers le studio, on m'a dit que je n'allais plus être seule et je ne vois personne d'autre que toi dans les parages."

Je regardai autour d'elle : aucun bagage. Les avait-elle déjà déposés quelque part ? Elle s'était sûrement déjà renseignée auprès d'une des secrétaires.

"Hmm, tu n'as pas d'affaires à déposer avant les cours ?"

Je me demandais bien où elle voulait en venir. Elle me semblait vraiment sympathique, mais assez... mystérieuse. Enfin après tout, on ne se connaissais que depuis 3 minutes 27, donc ça paraissait assez logique qu'elle ne me débale pas toute sa vie. Puis Serena dit enfin :

"Moi aussi ! Je crois que je peux déjà te montrer le chemin vers le studio, on m'a dit que je n'allais plus être seule et je ne vois personne d'autre que toi dans les parages."

A ce moment là, je ne put m'empêcher de sourire. Meilleure nouvelle depuis mon arrivée !
En effet, les nouvelles m'arrivaient de tous les côtés avec ce déménagement, mais la plupart d'entre elles n'étaient pas très "chouettes". Mes bagages avaient été perdus quand je suis arrivée. J'avais dormi à l'hôtel en attendant le début de mon trimestre. Puis mes bagages étaient arrivés, mais je ne savait pas encore où j'allais dormir à l'internat, alors je m'était renseigné à l'accueil le matin-même. Quand j'avais voulu les déposer, on m'avait dit qu'il fallait aller à l'administration, et qu'on me remettrai alors mon emploi du temps. Enfin bref, après avoir perdu plus d'une demi-heure à me perdre dans les couloirs de l'université, j'avais finalement eu mon emploi du temps et était allée dans le hall avant le début des cours. C'est qui expliqua ma gêne quand Serena me demanda :

"Hmm, tu n'as pas d'affaires à déposer avant les cours ?"

Je lui répondit donc :

"C'est un peu compliqué, mais j'ai finalement déposé mes bagages à l'administration, je les récuperrerai donc ce soir, après les cours."

Lola aurait sûrement besoin d'aide pour aller chercher ses affaires, et surtout pour trouver notre studio. Je lui répondis donc :

"Oh, ok. Je t'accompagnerai si tu veux."

J'eus à peine fini ma phrase que la sonnerie retentit. Une masse d'étudiants se précipita vers différents couloirs pour se rendre à leur premier cours de la matinée. Beaucoup se disaient déjà au revoir car ils étaient à peu près certains de ne pas se croiser pendant la journée et de ne pas se retrouver pour la pause du midi. Je me collai contre les casiers pour laisser passer un groupe d'élèves pressés qui se bousculaient pour atteindre les escaliers le plus vite possible.
J'avais sport et mon prof était toujours en retard, je pouvais donc me permettre d'attendre un peu avant d'aller en cours. Je regardai autour de moi et finis par retrouver Lola, un peu perdue. Elle fouilla dans son sac : elle devait sûrement chercher son emploi du temps. J'espérais que nous serions dans la même classe, même s'il n'y avait pas énormément de chances que ce soit le cas. Je lui demandai quand même :

"Quel cours as-tu tout de suite ?"

"Oh, ok. Je t'accompagnerai si tu veux."

Cette fille était décidément d'une nature accueillante et généreuse ! Ca me rassura d'ailleurs parce que je me sentais totalement incapable de trouver notre studio seule (en portant des valises en même temps). Je souris donc à nouveau à Serena. Elle devait me prendre pour une débile, dans le sens où je souriais toutes les 2 secondes, me dis-je au bout d'un moment. Puis quand elle me demanda par quel cours je commençais, je me sentie encore plus stupide : je l'avais regardé il y a à peine 4 minutes, mais j'avais déjà oublié par quoi je commençais. J'essayai donc d'extirper à nouveau mon emploi du temps le plus rapidement possible (ce qui n'arrangeais rien, car en voulant aller vite, je mettais un bazar indéfinissable dans mon sac de cours).
Au bout de plusieurs tentatives, je parvins enfin à attraper mon emploi du temps, avant d'adresser un énième sourire à Serena qui voulait dire : j'y suis arrivée, ne me prends pas pour une cruche s'il te plait... Et c'est en lisant l'objet en question que je me souvins : je m'étais déjà demandée, il y 4 minutes, qui avait bien pû avoir l'idée de me faire commencer à 8 heures par un cours d'algèbre.

"Maths, et toi ?"

Maths. Je ne pus m'empêcher de la plaindre, même si je savais que certaines personnes (que j'étais totalement incapable de comprendre) aimaient cette matière. Je fis un sourire compatissant, espérant secrètement que Lola serait l'une de ces filles qui détestent tout ce qui a un rapport avec les chiffres.

"Education physique. Volley plus précisément."

Je regardai ma montre : il était temps que je commence à me diriger vers le gymnase.

"Désolée mais je vais devoir y aller. Je te donne mon numéro de portable pour qu'on puisse se rejoindre quelque part avant d'aller au studio. Et n'hésite pas à m'appeler si tu as un problème... par exemple pour trouver ta salle de cours !"

Je regardais le hall se vider peu à peu. J'avais vraiment hâte d'en avoir fini avec cette journée pour pouvoir faire connaissance avec ma nouvelle colocataire, qui m'avait fait plutôt bonne impression dès le départ. Je sortis un stylo et un petit bout de papier de la poche avant de mon sac et y écrivis mon numéro. Je tendis la feuille à Lola.

Quand je vis la mine compatissante de Serena, je ne pus m'empêcher de sourire aussi. Apparament, elle aussi faisait partie des filles qui fuient ce qui ressemble de près ou de loin à un nombre. Et quand elle m'annonça qu'elle allait en volley, je souris à mon tour. Je ne savais pas si je préférais ma place ou la sienne, mais ce que je savais c'est que les inventeurs de nos emplois du temps devaient vraiment avoir un problème.
Serena regarda ensuite sa montre, et son geste me fit réagir que le temps passait... Il ne fallait pas que j'arrive en retard pour ma première heure de classe ! Les autres cours à la limite, mais je me devais de donner une bonne impression aux profs le premier jour.
Serena et moi nous échangeâmes nos numéros de téléphones respectifs puis Serena s'éloigna. Quant à moi, je regardai une dernière fois où était ma salle et partis à l'aventure dans les couloirs de l'université [l'algèbre était en effet pour moi une drôle d'aventure... --'] !

- Fin -

» Arrivée d'une petite nouvelle